Pôles-Jeunes : une consultation des animateurs est en cours

La Pastorale des Jeunes a récemment lancé une enquête en ligne au sujet des Pôles-Jeunes. Laurent, vous êtes chargé de ce projet, de quoi s’agit-il au juste ?
Cette enquête lancée juste avant les vacances de Pâques répond à un triple objectif. Premièrement, il s’agit d’évaluer le gros chantier "Pôles-Jeunes". Deuxièmement, il s’agit d’avoir une meilleure connaissance du profil des animateurs et de leurs activités. Enfin, nous en profitons pour avoir un retour sur nos actions et outils de communications. L’enquête peut donc sembler longue mais elle a toute son importance pour améliorer nos services.
L’essentiel de l’enquête porte sur les Pôles-Jeunes lancés il y a deux ans. De quoi s’agit-il et pourquoi les évaluer maintenant ?
Il s’agit de notre plus gros chantier. L’idée de base se résume à permettre à chaque jeune de pouvoir trouver un lieu où grandir dans la foi après la confirmation et de rejoindre le jeune tel qu’il est, là où il est. Après deux années de pratique et des succès variés sur le terrain conjugués à l’absence d’une partie de l’équipe (congé de maternité…), le moment a été jugé opportun par tous pour prendre un peu de recul. Il s’agit certes d’évaluer le trajet parcouru jusqu’ici mais surtout d’envisager l’avenir de manière constructive en concertation avec les animateurs du terrain.
Justement comment ce projet a-t-il été accueilli au niveau local ?
De manière très variable à vrai dire. Il faut préciser que le contexte est particulier. D’une part, la mise en place des Unités Pastorales sollicite déjà beaucoup les prêtres et leurs équipes au niveau local. D’autre part, l’ampleur du projet a peut-être été sous-estimée en interne, si bien qu’avec le recul on ne s’y reprendrait peut-être pas de la même manière. Les réalités sont assez différentes d’un endroit à l’autre et le concept Pôle-Jeune a trop souvent été perçu comme quelque chose d’un peu rigide, d’essentiellement structurel, fait pour les lieux en perte de vitesse parallèlement à la constitution des UP et ne concernant pas les lieux qui « grouillent » de jeunes. Cela nous écarte des intuitions de base des travaux de l’Assemblée des jeunes de 2012 qui a accouché de ce projet.
Vous parlez d’intuitions de base, mais ne s’agit-il pas simplement de faire de l’animation de groupes de jeunes à un autre niveau, au niveau de l’UP ?
Les Pôles-Jeunes c’est évidemment de l’organisation d’animation de groupes mais ce serait une erreur de les limiter à cela. Le travail d’évaluation interne qui a précédé l’enquête est justement reparti des intuitions d’origine pour formuler la stratégie Pôles-Jeunes de manière plus adaptée. C’est notamment à propos de cette « vision » que nous sollicitons l’avis de la base. C’est la partie la plus importante de l’enquête.
En quoi consiste cette « vision » ?
Rejoindre les jeunes là où ils sont tels qu’ils sont implique en quelque sorte un changement de paradigme. Il faut une sortie missionnaire des paroisses combinée à un abandon des réflexes autocentrés - qu’ils se dessinent au niveau de la paroisse, de l’UP, ou de la communauté…, et être orienté sur le jeune (et ses parents). En langage commercial on parlerait d’ « orientation client ». Pour ce faire, il faut commencer par bien comprendre les aspirations spirituelles et non-spirituelles du jeune, variables selon la tranche d’âge. Le cadre – disons - théorique est une approche intégrale du développement de la personne au sommet de laquelle on trouve sa soif d’absolu et de transcendance. Être orienté-jeune consiste justement à partir du contenu spi et non-spi attendu par le jeune pour ensuite organiser l’animation et ses structures ainsi que la communication et non l’inverse, à savoir partir de ce qu’on a/est et de ce qu’on a toujours fait pour atteindre les quelques jeunes à notre portée immédiate. Il y a du coup également une visée ecclésiale car cela demande de la collaboration : qui va chercher la dernière brebis : Est-ce un seul bon pasteur ou plusieurs qui lui crient « vient par ici » en même temps? Mais avant d’être un effort de structuration, les Pôles-Jeunes seraient dans cette vision avant tout une méthodologie. Et celle-ci s’adresserait à tous les foyers d’évangélisation, en perte de vitesse ou non.
Dans l’enquête vous parlez d’ambition, de qualité, de niveau de service… Ne craignez-vous pas d’en effrayer plus d’un ?
Le changement peut faire peur, mais la seule manière de savoir à quelle hauteur mettre la barre c’est justement de consulter les animateurs. Ils connaissent bien les jeunes, sont assez lucides, et le franc-parler que permet l’enquête peut nous apprendre énormément. Idéalement nous aurions dû consulter les jeunes eux-mêmes mais nous avons des moyens limités. Toujours est-il qu’il est indispensable qu’un maximum d’animateurs actuels ou récents ainsi que de personnes impliquées de près ou de loin dans les Pôles-Jeunes répondent à l’enquête histoire que nous ayons des résultats significatifs nous permettant de rendre cette vision opérationnelle.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose d’un point de vue pratique ?
Oui. L’enquête est diffusée par email via un nouvel outil de mailing que nous testons. Nous la mettons également sur le site www.pjbw.net. Il ne faut surtout pas tarder et ne pas hésiter à nous contacter en cas de problème. Enfin, nous souhaitons présenter les résultats lors d’un moment convivial à une date qui reste à convenir.