Miséricorde et réconciliation, un ministère des prêtres beau et exigeant

Le pape François nous aide tout particulièrement cette année à bien comprendre et vivre le Carême en ce Jubilé de la Miséricorde. L'Année sainte, l'Année Jubilaire, est comme un moment favorable pour répondre à cet appel de la miséricorde de Dieu, pour expérimenter la miséricorde de Dieu. Dans le paragraphe 17 de la bulle Misericordiae Vultus (en entier ci-dessous), il nous invite tout particulièrement à méditer l’Écriture et à nous laisser réconcilier avec Dieu.
Il nous lance notamment l’invitation à faire l’expérience de la miséricorde à travers le sacrement de la réconciliation. Comme partout à travers le monde entier, encore cette année, nous vivrons ici dans nos paroisses cette initiative appelée « 24h pour le Seigneur ». L’expérience montre que tant de personnes, à cette occasion, se sont de nouveau approchées du sacrement de réconciliation et retrouvent ainsi le chemin pour revenir au Seigneur et redécouvrir le sens de leur vie. Remettre au centre le sacrement de la réconciliation, car il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde de Dieu. Revenons au Seigneur de tout notre cœur, parce qu’il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour. La première étape de la conversion est celle d’accueillir notre Dieu qui est toujours prêt à pardonner, d’accueillir la miséricorde de Dieu !
Méditer l’Écriture
« Puisse le Carême de cette Année Jubilaire être vécu plus intensément comme un temps fort pour célébrer et expérimenter la miséricorde de Dieu. Combien de pages de l’Ecriture peuvent être méditées pendant les semaines du Carême, pour redécouvrir le visage miséricordieux du Père ! Nous pouvons nous aussi répéter avec Michée : Toi, Seigneur, tu es un Dieu qui efface l’iniquité et pardonne le péché. De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! (cf. 7, 18-19).
Ces pages du prophète Isaïe pourront être méditées plus concrètement en ce temps de prière, de jeûne et de charité : « Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi. Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais » (Is 58, 6-11).
Les confesseurs sont d’abord des pénitents en quête de pardon
Je ne me lasserai jamais d’insister pour que les confesseurs soient un véritable signe de la miséricorde du Père. On ne s’improvise pas confesseur. On le devient en se faisant d’abord pénitent en quête de pardon. N’oublions jamais qu’être confesseur, c’est participer à la mission de Jésus d’être signe concret de la continuité d’un amour divin qui pardonne et qui sauve. Chacun de nous a reçu le don de l’Esprit Saint pour le pardon des péchés, nous en sommes responsables. Nul d’entre nous n’est maître du sacrement, mais un serviteur fidèle du pardon de Dieu. Chaque confesseur doit accueillir les fidèles comme le père de la parabole du fils prodigue : un père qui court à la rencontre du fils bien qu’il ait dissipé tous ses biens. Les confesseurs sont appelés à serrer sur eux ce fils repentant qui revient à la maison, et à exprimer la joie de l’avoir retrouvé.
Les confesseurs sont appelés à être le signe du primat de la miséricorde
Ils ne se lasseront pas non plus d’aller vers l’autre fils resté dehors et incapable de se réjouir, pour lui faire comprendre que son jugement est sévère et injuste, et n’a pas de sens face à la miséricorde du Père qui n’a pas de limite. Ils ne poseront pas de questions impertinentes, mais comme le père de la parabole, ils interrompront le discours préparé par le fils prodigue, parce qu’ils sauront accueillir dans le cœur du pénitent l’appel à l’aide et la demande de pardon. En résumé, les confesseurs sont appelés, toujours, partout et en toutes situations, à être le signe du primat de la miséricorde.
Catherine J. et a. Emmanuel de R.
Pastorale des jeunes