Dieu fait alliance avec nous à travers la personne d'Abraham

En ce temps de carême, je vous propose de parcourir une partie de l’histoire de l’alliance entre Dieu et les hommes. Elle témoigne du grand amour que Dieu a pour chacun d’entre nous. Je vous propose pour commencer, une méditation sur l’alliance entre Dieu et Abraham. (Genèse 15, 9-18)
L’alliance fait partie intégrante du projet de Dieu qui veut entrer en communion avec Abraham. C’est Dieu lui-même qui vient la susciter et non Abraham.
Le Seigneur se révèle à Abraham. Il lui lance un appel à croire en la promesse qu’Il lui a faite. Abraham répond avec confiance à cet appel de Dieu qu’il vient de rencontrer. Quel acte de foi pose-t-il, lui, le premier père d’une multitude de croyants ! À travers sa réponse, tout un peuple à sa suite bénéficie de cette Alliance, toi et moi aussi. D’une alliance personnelle avec Abraham va découler une alliance avec un peuple (Israël). Celui-ci n’y restera pas fidèle, mais le Seigneur n’aura de cesse de revenir le chercher et le sauver.
La définition sociale et juridique de l’Alliance est un pacte impliquant des droits et des devoirs réciproques ou accord entre individus EGAUX impliquant une relation d’entraide. Ce qui me touche dans cette histoire de l’Alliance entre Dieu et Abraham, c’est le fait que Dieu accepte de faire alliance avec Abraham alors que celui-ci n’est pas son égal, n’est pas en mesure de lui être fidèle.
Vous allez me comprendre : il y a tout un rituel pour sceller une alliance et aussi des conséquences. Relisons une partie du récit de la première alliance faite avec Abraham dans Genèse 15, 9-18 :
« Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. » Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les chassa. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux tomba sur Abram, une sombre et profonde frayeur tomba sur lui. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en ces termes : « À ta descendance je donne le pays que voici [...] »
À cette époque, on séparait les animaux en deux les disposant face à face et ceux qui faisaient alliance devaient passer entre les deux moitiés. Si l’un des deux était infidèle à l’alliance scellée, il subissait le même sort que ces animaux séparés en deux, donc, la mort.
Dans ce texte de l’alliance avec Abraham, je vois la délicatesse de Dieu à son égard et, au-delà de lui, au peuple d’Israël ou à nous personnellement, qui sommes souvent infidèle à Dieu. Abraham, lui, est plongé dans un sommeil mystérieux. Il ne passe pas entre les animaux partagés mais Dieu, lui, y passe sous la forme d’un brasier fumant et d’une torche enflammée. Dieu lui-même scelle l’alliance, car c’est Lui le fidèle et Il ne voudrait pas que l’homme meure par suite de son infidélité.
Abraham fait à plusieurs reprises l’expérience de l’intervention de Dieu (pharaon, Loth, l’annonce et la naissance d’Isaac). Lors du sacrifice d’Isaac, malgré la lutte intérieure qu’il a dû avoir, Abraham fait confiance en la bonté de ce Dieu qui fait route avec lui. Il compte sur la providence du Seigneur. Dans le récit du sacrifice d’Isaac (Genèse 22, 6-18) Isaac posa la question à Abraham pour lui demander : « où est l’agneau pour l’holocauste ? » et à Abraham répondit « Dieu pourvoira » et Dieu pourvoit encore pour son ami.
Dieu le Père, lui, ne nous a pas refusé son propre fils Jésus (nouvel Isaac) en qui, s’accomplit l’Alliance nouvelle et définitive. Il s’est offert comme victime pour sceller l’alliance entre Dieu le Père et nous, Lui, le Juste par excellence. En Lui Vrai Dieu et Vrai Homme, c’est toute l’humanité qui est rejointe et qui vient s’unir au Père. Dans cette nouvelle alliance, en Jésus, ce sont les deux parties qui sont capables de s’engager l’une envers l’autre. Quelle espérance pour nous !
En ce temps de carême, nous faisons mémoire de ce don total du Christ, lui qui nous introduit dans cette nouvelle alliance par sa mort et sa résurrection.