Des pôles jeunes pour construire une Église-communion

Dans la constitution sur l’Église, le concile Vatican II insiste sur le fait que l’Église n'existe pas pour elle-même mais pour le monde dans lequel elle témoigne du Christ. C’est dans cette ligne que s’inscrit la création de « Pôles-Jeunes » en Brabant wallon.
Les jeunes que je rencontre ont soif de spiritualité. Ils recherchent des lieux où faire halte, des endroits où ils peuvent partager leurs expériences, leurs questions, leurs désirs et des personnes solides qui puissent les guider dans leur cheminement. La création en Brabant wallon d’un réseau de ces « lieux-haltes » - des Pôles-Jeunes – nous permettra de rencontrer cette demande.
Une mission : annoncer à tous la Bonne Nouvelle
Dans Lumen Gentium, l’église est appelée à sortir de ses murs et à annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations. De même l'action de la Pastorale des jeunes nous envoie vers tous. Notre mission est de permettre que chaque jeune puisse expérimenter qu'il est aimé, aimable et apte à aimer. Il est primordial qu’il comprenne que Dieu le veut libre, responsable, debout et qu'Il l’appelle à être témoin à son tour auprès de ses frères. C’est pourquoi on veillera à équilibrer au sein des propositions pastorales les trois piliers de la vie chrétienne : l'annonce de la Parole, la célébration des sacrements et le service de la charité.
D'autre part, les forces vives diminuent et, pour beaucoup de paroisses, l’organisation d’activités pour les jeunes se révèle très difficile, non seulement parce que les jeunes sont peu présents dans la paroisse mais aussi parce que leur soif de spiritualité est souvent cachée. Le but des Pôles-Jeunes est de créer des synergies entre les paroisses. Se mettre ensemble les aidera à répondre aux attentes de leurs jeunes tout en gardant leur autonomie et leur spécificité. En effet, si les jeunes aiment se retrouver entre eux en petits groupes pour partager un moment de convivialité, ils ont besoin de vivre des temps forts en assemblées plus larges où ils réalisent qu'ils ne sont pas « seuls de leur espèce » à vivre leur foi chrétienne.
Un peuple en communion
Lors du concile Vatican II, au sein de Lumen Gentium, la majorité conciliaire a réussi à renverser la vision pyramidale de l’Église : d'abord le pape, puis les évêques, puis les prêtres, et enfin les laïcs. Un nouveau chapitre a été inséré insistant sur le fait que tous les baptisés sont fondamentalement égaux et que l’Église est d'abord un peuple en marche. Le texte insiste sur les liens de communion et de solidarité concrète entre les différentes parties de l’Église.
De même, les Pôles Jeunes devront veiller non seulement à la collaboration entre paroisses, mais aussi à la mise en commun des personnes – prêtres, diacres, laïcs, personnes consacrées – qui, sur ce territoire élargi, ont le charisme et la compétence d'accompagner les jeunes dans leur cheminement.
Ce travail de collaboration ne sera pas facile. Il nécessitera de la part de chacun un certain lâcher prise. Il leur faudra accepter de se mettre sur un pied d'égalité. Prêtres et laïcs devront apprendre à collaborer, à déléguer certaines responsabilités. Ceci répond parfaitement à la volonté de Lumen Gentium qui rappelle que les laïcs sont appelés à participer activement au sacerdoce commun, en interaction avec les pasteurs.
C'est pourquoi Monseigneur Hudsyn, dans le document d'orientation pastorale concernant les Pôles-Jeunes, insiste sur l'importance de constituer dans chaque Pôle-Jeunes une équipe d'animation et de coordination mêlant, si possible, vocations et états de vie différents. Elle partira de ceux qui ont déjà une responsabilité en pastorale des jeunes, mais s'élargira à des parents, catéchistes, enseignants, membres de communautés, jeunes aînés. La coordination du premier Pôle-Jeunes qui vient d'être « inauguré » à Wavre, a d'ailleurs été confiée à une mère de famille.
Il est cependant important que, dans cette diversité, au moins un prêtre fasse partie de cette équipe.
Il faut aussi que les jeunes y trouvent une place, cela fait partie de leur apprentissage à la coresponsabilité de tous dans l’Église. Cette coresponsabilité a été une des grandes avancées de Lumen Gentium au sein du Concile Vatican II.
Thérèse W.
Membre de la Commission jeunes