Des foi(s) qu'on voudrait marcher: un pélé pour restaurer l'âme

Nous étions dix-huit pèlerins : treize enfants, cinq jeunes. En sept jours, nous avons relié Roux-Miroir à Banneux au rythme de Lancelot et Cartouche, nos amis aux longues oreilles. Une semaine qui fatigue le corps et qui restaure l’âme.
Ce samedi 12 juillet à Banneux, un alléluia détonnant résonne dans le chalet des jeunes. Devant les familles, chacun de nous remercie Dieu pour un moment particulier vécu les jours précédents. ‘Merci pour toutes les personnes qui nous ont accueillies dans un logement en dur’ lance Yohan avant d’ajouter en souriant ‘et particulièrement pour le canon à chaleur.’ Un autre évoque un temps d’attente sous un pont, où tous ont chanté bon train pour chasser le froid. Les joies évoquées sont toutes simples. Arrivés aux sanctuaires, nous sommes ravis d’avoir relevé le défi, mais un peu amers que l’aventure soit déjà finie. ‘La véritable destination du pèlerinage, c’est le chemin que nous parcourons’, explique Stéphanie, à l’initiative du projet. ‘Nous voulons offrir à ces enfants, à l’approche de l’adolescence, un lieu de croissance différent de l’école et de la famille.’ Un lieu de croissance pour l’âme.
Au sein du groupe, la foi de chacun est différente et respectée. Notre pari : utiliser la marche comme formidable vecteur d’échange, à tous niveaux. Au fil des discussions, des temps de prière et des chants comme à travers les difficultés de l’itinéraire, quelque chose se transmet dans la simplicité du quotidien. De retour chez elle, Oriane confie : ‘Je suis super contente d’avoir participé au pélé. Car avant je doutais un peu de ma croyance… et maintenant plus du tout.’ Entre nous, la confiance grandit de jour en jour. Elle se construit en silence.
Les ânes, compagnons de l’âme
La présence de deux ânes, pour porter les bagages collectifs, élargit la dimension du projet. Ces compagnons invitent au silence intérieur, et demandent de l’attention. Ce sont eux les plus lents, et ils donnent pourtant le rythme. Ils incarnent un peu l’esprit du pèlerinage : être à l’accueil de tous et retourner à la simplicité dans nos vies. Le cœur encore tout brûlant, d’autres pèlerins manquent de mots pour partager l’expérience vécue. Mais une chose est certaine : ce projet qui marche, ils ne l’oublieront pas.