Commission jeunes: pour une pastorale du goût avec les jeunes

(article paru dans le Pastoralia de mars 2012)
Une vingtaine de groupes de jeunes entre 12 et 18 ans ; des liens entre quelques paroisses et des écoles, entre des prêtres et des mouvements de jeunesse ; des communautés et mouvements religieux actifs auprès des jeunes … Voici la réalité de la pastorale des jeunes en Brabant wallon. Une réalité riche et vivante mais qui pose la question de tous les autres jeunes. De ceux qui n’ont pas l’occasion de voir, d’entendre, de toucher du doigt la bonne nouvelle de l’Evangile.
Un scanner, des questions, une commission
Entre 2009 et 2011, la pastorale des jeunes a effectué un scanner de ce qui existe pour et avec les jeunes dans les paroisses du Brabant wallon, en rencontrant les doyens, des prêtres, des animateurs de jeunes. Les résultats de celui-ci montrent qu’il y a une vingtaine de groupe de jeunes liés aux paroisses et des jeunes touchés plus ponctuellement via les écoles et les mouvements de jeunesse. Ce scanner a montré aussi les essais infructueux, les difficultés à rejoindre les jeunes, l’absence de propositions. Qui sont ces jeunes que nous ne touchons pas ? Où sont-ils ? Comment les rejoindre ? Quel est notre rôle auprès d’eux ? Telles sont les questions qui se posent.
Plus largement, au sein même de différentes instances et lieux d’Eglise, la question des jeunes et de la foi est brulante. Chacun sentant là un enjeu de taille pour l’espérance et l’avenir de l’Eglise.
Partant de ces constants, de cette réalité et de ses intuitions propres, Monseigneur Jean-Luc Hudsyn a mandaté Eric Mattheeuws et Rebecca Alsberge pour créer et accompagner la commission jeunes. Son but est de proposer des piliers pour une pastorale des jeunes qui soit une pastorale du goût. C’est à dire, de donner des pistes et des balises pour rejoindre les jeunes en de multiples lieux, de diverses manières avec le désir de leur partager ce goût de Jésus-Christ qui nous habite. Cette commission est composée de laïcs, de consacrées et de prêtres. Ainsi, se retrouve autour de la table une diversité de réalités et de charismes afin d’être au plus juste pour un travail en communion.
Un temps d’observation
Dans un premier temps, la commission jeunes a mis sous la loupe une série d’activités pour observer ce qui marche avec les jeunes et ce qui ne marche pas. De ces observations ont découlé des points d’attention et des questions à approfondir.
Dans un second temps, via des lectures et l’apport d’Olivier Servais, anthropologue à l’UCL, nous nous sommes penchés sur la question du qui. Qui sont les jeunes aujourd’hui ? Quel rapport entretiennent-ils avec la foi, avec la spiritualité, avec l’Eglise ? Quels sont leurs modes de relations avec les nouvelles technologies et le développement de réseaux sociaux ?
Il est difficile de résumer en un profil type de jeune car « le » jeune n’existe pas. Néanmoins, nous pouvons noter quelques caractéristiques communes telles que l’importance des pairs et des réseaux, de l’expérience et de la liberté, le besoin d’un discours cohérent et raisonnable, une ouverture à toutes les spiritualités, un attachement aux valeurs qui ont du sens pour eux, etc. Une jeunesse qui porte non seulement les questionnements propres à l’adolescence mais aussi de notre société en grande mutation.
Ce travail sur le « qui » a touché d’autres domaines dont, entre autres, les éléments qui rassemblent les jeunes comme le groupe, la convivialité; l’importance de la rencontre de témoins authentiques, la qualité de l’animation proposée, la responsabilisation et la proposition d’actions et de projets concrets, l’importance de rejoindre les jeunes où ils sont…
Des joies à souligner et des défis à relever
Dans un troisième temps, à partir des apports extérieurs et des rencontres que nous avons déjà eus, nous allons observer avec plus de recul les réalités en pastorale des jeunes aujourd’hui afin de faire ressortir ce qu’il faut favoriser, ce qui est remis en question, ce qui est nouveau.
Ce temps du « jugement » nous permettra de définir les piliers d’une pastorale des jeunes, d’encourager les initiatives existantes porteuses de sens, de créer de nouveaux réseaux entre tous les partenaires de la pastorale des jeunes en Bw. En d’autres mot, d’entrer dans le temps d’un agir et d’un être renouvelé en pastorale des jeunes. Pour ce faire, nous ferons appel à l’expertise de tous, en proposant dans le courant de l’année scolaire prochaine un colloque.
La responsabilité de toute l’Eglise
C’est un travail de fond, de longue haleine pour qu’ensemble nous puissions, au mieux, rayonner de la bonne nouvelle de l’Evangile, là où les jeunes sont et comme ils sont. Si certains sont en première ligne de cette réflexion, c’est à tous de porter ce souci de la jeunesse, de prier l’Esprit qu’il souffle et nous inspire.
Rebecca Alsberge
Pastorale des jeunes du Brabant wallon